Universite du Quebec a Montreal - Literature
Full Professor
Department of Literature and World Languages
University of Montreal
Simon
Harel
Montreal, Quebec, Canada
• littérature, études culturelles, relations interculturelles
• multiculturalisme et interculturalité;
• littérature québécoise des communautés culturelles;
• théories du récit;
• pratiques des avant-gardes dans la France des années vingt;
• psychanalyse et littérature;
• mobilité culturelle et migration;
Spécialisations: étude des récits et des représentations de la diversité culturelle: discours journalistique et médiatique, manifestations artistiques.
Maîtrise
Études littéraires
Professeur associé
Enseignement de la littérature
Ph.D
littérature française et comparée
• Doctorat en Lettres (nouveau régime), Université de Paris VII – Denis Diderot, 1986.
Titre de la thèse : L’écriture de la psychose dans les textes de Rodez d’Antonin Artaud.
Affiliation : Unité d’enseignement et de recherche de littérature française et comparée (sémiologie), sous la direction de Julia Kristeva.
Jury de thèse: Julia Kristeva, professeure, Monique Schneider, évaluatrice externe et président-rapporteur (psychanalyste et directrice de recherche au CNRS), Marcelle Marini, professeure † (Paris VII), Georges Kassai, professeur (Paris VII).
Professeur titulaire
Enseignement aux trois cycles; recherche; direction d'étudiants aux études supérieures; supervision de stagiaires postdoctorants; animation et direction d'équipes de recherche subventionnées; responsabilités éditoriales; membre de jurys d'évaluation de bourses (Fulbright, Vanier, Trudeau), de projets de recherche; membre de comités universitaires et non universitaires; expert, consultant, conférencier, communicateur, intervenant dans des forums et débats publics.
Chercheur du CÉRIUM
Le CÉRIUM constitue une équipe multidisciplinaire de chercheurs de haut niveau qui sont spécialisés dans l’étude des questions internationales. Les travaux de recherche réalisés au sein du CÉRIUM s’adressent aux universitaires et à tous les milieux intéressés par l’évolution des relations internationales contemporaines. Ils sont diffusés à travers des publications scientifiques, des publications de nature générale, des conférences et des séminaires.
http://www.cerium.ca/
Directeur du département de littérature comparée et Professeur titulaire
Direction du département; administration universitaire; enseignement aux trois cycles; encadrement des étudiants aux études supérieures; contributions au développement facultaire.
Publication électrique non alignée
Est-il encore pertinent de parler de la Francophonie? Ne s’agit-il pas de l’une de ces expressions usées à la corde, juste bonne à utiliser dans les discours politiques de géopolitique internationale? En fait, la Francophonie n’intéresse-t-elle pas avant tout le Québec-Canada et les sociétés du Sud global qui y voient l’occasion de tisser de nouvelles alliances politiques et économiques? Et puis, la Francophonie, n’est-ce pas encore l’identité des langues, l’illusion d’une identité commune qui est fondée sur une plateforme langagière qui remplace les affirmations d’appartenance fondées sur l’identité nationale ou ethnique? Les questions posées sont par dessein pessimistes. Elles relèvent d’un cadre de pensée restrictif qui n’est pas en mesure d’imaginer, comme il le faudrait pourtant, de nouvelles alliances qui s’affirment imaginatives, inventives. Du temps de Frantz Fanon et d’Albert Memmi, la francophonie était une cause perdue, mais elle était aussi un espace révolutionnaire. Lors de l’élection du Parti québécois en 1976, la francophonie en acte, représentée par l’adoption de la loi 101, a marqué un jalon important de ces nordicités subversives. Aujourd’hui, le Québec se trouve à la croisée des chemins. Ainsi, il est question d’interculturalité, de dialogues entre communautés culturelles, d’hybridité, d’accommodements raisonnables… Tout ne se fait pas toujours dans la plus grande harmonie, et c’est tant mieux. Des artistes québécois (œuvrant dans les domaines du multimédia, du jeu vidéo, de la danse, des arts visuels ou du cirque) percent par ailleurs à l’étranger, de Londres à Singapour, créant dans l’espace vivant d’une francophonie inventée qui a accepté de laisser tomber le carcan identitaire d’une langue fétiche traduisant un francocentrisme désuet. C’est en mettant en lumière les conflits narratifs et politiques animant l’espace francophone que les auteures et auteurs de ce dossier veulent (re)penser la Francophonie.
Publication électrique non alignée
Est-il encore pertinent de parler de la Francophonie? Ne s’agit-il pas de l’une de ces expressions usées à la corde, juste bonne à utiliser dans les discours politiques de géopolitique internationale? En fait, la Francophonie n’intéresse-t-elle pas avant tout le Québec-Canada et les sociétés du Sud global qui y voient l’occasion de tisser de nouvelles alliances politiques et économiques? Et puis, la Francophonie, n’est-ce pas encore l’identité des langues, l’illusion d’une identité commune qui est fondée sur une plateforme langagière qui remplace les affirmations d’appartenance fondées sur l’identité nationale ou ethnique? Les questions posées sont par dessein pessimistes. Elles relèvent d’un cadre de pensée restrictif qui n’est pas en mesure d’imaginer, comme il le faudrait pourtant, de nouvelles alliances qui s’affirment imaginatives, inventives. Du temps de Frantz Fanon et d’Albert Memmi, la francophonie était une cause perdue, mais elle était aussi un espace révolutionnaire. Lors de l’élection du Parti québécois en 1976, la francophonie en acte, représentée par l’adoption de la loi 101, a marqué un jalon important de ces nordicités subversives. Aujourd’hui, le Québec se trouve à la croisée des chemins. Ainsi, il est question d’interculturalité, de dialogues entre communautés culturelles, d’hybridité, d’accommodements raisonnables… Tout ne se fait pas toujours dans la plus grande harmonie, et c’est tant mieux. Des artistes québécois (œuvrant dans les domaines du multimédia, du jeu vidéo, de la danse, des arts visuels ou du cirque) percent par ailleurs à l’étranger, de Londres à Singapour, créant dans l’espace vivant d’une francophonie inventée qui a accepté de laisser tomber le carcan identitaire d’une langue fétiche traduisant un francocentrisme désuet. C’est en mettant en lumière les conflits narratifs et politiques animant l’espace francophone que les auteures et auteurs de ce dossier veulent (re)penser la Francophonie.
Quebec Studies, 44, hiver 2007/printemps 2008, p. 41-52.
Quelles sont les formes d’un postcolonialisme interne qui habite les territoires de la littérature québécoise, les concepts que nous devons mettre en œuvre pour mieux comprendre ce dernier dans le cadre d’une réflexion sur les formes de la conflictualité ? La notion de conflit a été peu théorisée dans le domaine des lettres. Les travaux qui traitent des problématiques identitaires ont mis l’accent, particulièrement au Québec, sur la représentation de l’altérité et sur la « consensualité » des relations interculturelles. Ce point de vue qui correspond à une appréciation idéologique du monde me semble avoir des conséquences majeures, qui empêchent jusqu’à un certain point l’étude de nouvelles configurations culturelles. À mettre de l’avant de manière excessive les expressions de la différence et de l’altérité, il devient fort difficile d’étudier la mise en œuvre de la conflictualité. La référence au conflit devient, dans cette perspective, un discours négatif, voire conservateur, qui prône la violence, la discordance et les antagonismes entre sujets. Pourtant il s’avère nécessaire de remplacer cette appréciation morale du conflit au profit d’une étude fondée sur les formes et les significations de la conflictualité. Plus que la seule question de l’identité comme telle, ce sont desconflits d’identité qui structurent les formes de la conflictualité.
Publication électrique non alignée
Est-il encore pertinent de parler de la Francophonie? Ne s’agit-il pas de l’une de ces expressions usées à la corde, juste bonne à utiliser dans les discours politiques de géopolitique internationale? En fait, la Francophonie n’intéresse-t-elle pas avant tout le Québec-Canada et les sociétés du Sud global qui y voient l’occasion de tisser de nouvelles alliances politiques et économiques? Et puis, la Francophonie, n’est-ce pas encore l’identité des langues, l’illusion d’une identité commune qui est fondée sur une plateforme langagière qui remplace les affirmations d’appartenance fondées sur l’identité nationale ou ethnique? Les questions posées sont par dessein pessimistes. Elles relèvent d’un cadre de pensée restrictif qui n’est pas en mesure d’imaginer, comme il le faudrait pourtant, de nouvelles alliances qui s’affirment imaginatives, inventives. Du temps de Frantz Fanon et d’Albert Memmi, la francophonie était une cause perdue, mais elle était aussi un espace révolutionnaire. Lors de l’élection du Parti québécois en 1976, la francophonie en acte, représentée par l’adoption de la loi 101, a marqué un jalon important de ces nordicités subversives. Aujourd’hui, le Québec se trouve à la croisée des chemins. Ainsi, il est question d’interculturalité, de dialogues entre communautés culturelles, d’hybridité, d’accommodements raisonnables… Tout ne se fait pas toujours dans la plus grande harmonie, et c’est tant mieux. Des artistes québécois (œuvrant dans les domaines du multimédia, du jeu vidéo, de la danse, des arts visuels ou du cirque) percent par ailleurs à l’étranger, de Londres à Singapour, créant dans l’espace vivant d’une francophonie inventée qui a accepté de laisser tomber le carcan identitaire d’une langue fétiche traduisant un francocentrisme désuet. C’est en mettant en lumière les conflits narratifs et politiques animant l’espace francophone que les auteures et auteurs de ce dossier veulent (re)penser la Francophonie.
Quebec Studies, 44, hiver 2007/printemps 2008, p. 41-52.
Quelles sont les formes d’un postcolonialisme interne qui habite les territoires de la littérature québécoise, les concepts que nous devons mettre en œuvre pour mieux comprendre ce dernier dans le cadre d’une réflexion sur les formes de la conflictualité ? La notion de conflit a été peu théorisée dans le domaine des lettres. Les travaux qui traitent des problématiques identitaires ont mis l’accent, particulièrement au Québec, sur la représentation de l’altérité et sur la « consensualité » des relations interculturelles. Ce point de vue qui correspond à une appréciation idéologique du monde me semble avoir des conséquences majeures, qui empêchent jusqu’à un certain point l’étude de nouvelles configurations culturelles. À mettre de l’avant de manière excessive les expressions de la différence et de l’altérité, il devient fort difficile d’étudier la mise en œuvre de la conflictualité. La référence au conflit devient, dans cette perspective, un discours négatif, voire conservateur, qui prône la violence, la discordance et les antagonismes entre sujets. Pourtant il s’avère nécessaire de remplacer cette appréciation morale du conflit au profit d’une étude fondée sur les formes et les significations de la conflictualité. Plus que la seule question de l’identité comme telle, ce sont desconflits d’identité qui structurent les formes de la conflictualité.
Publication électronique non alignée
Dossier «Mondialisme et littérature» Responsables: Simon Harel (Université de Montréal) et Marie-Christine Lambert-Perreault (Université du Québec à Montréal) Quel est l’impact des nouveaux médias sur l’étude de la littérature? Qu’advient-il des processus artistiques et des translations culturelles dans une économie du savoir mondialisée? Que veut dire être comparatiste à Montréal aujourd’hui? C’est à ces questions que nous tenterons de répondre par le biais du dossier «Mondialisme et littérature». Nous vivons dans un monde culturel de plus en plus complexe. À l’heure actuelle, des réflexions sont conduites dans le domaine des sciences sociales et des sciences économiques sur des problématiques d’identité, de transculture et de mondialisation, masquant le fait que des interrogations de fond doivent être formalisées sur les liens entre mondialisme et littérature. Les discours théoriques dominants mettent l’accent sur le relativisme des valeurs, des cultures et des genres littéraires, faisant valoir cette idée maintes fois reprise d’une subjectivité plurielle. Or, ce discours consensualiste est fondé sur un renoncement généralisé à explorer des expressions importantes d’une universalité qu’un Edgar Morin nomme une éthique de la reliance. À ce sujet, Alain Badiou défend la vérité de l’universalisme qu’il redéfinit sous l’aspect de singularités universalisables. Nous sommes d’avis que l’étude des relations entre mondialité et littérature est absolument importante pour trouver des passerelles qui ne réduisent pas le mondialisme à la sphère de l’économie de marché, ou le monde à une économie de transactions identitaires. À l’ère de la mondialisation où l’idée même de nation et de corpus national est remise en cause de diverses manières, il importe de mettre en place une réflexion sur l’avenir de la littérature comparée, qui pose la question non pas de l’unité du monde, mais d’un ethos qui renvoie à l’appartenance du sujet dans le monde pluriel dans lequel il habite.